Lee Bae
Œuvres récentes
September 17 – November 20, 2011
Musée d’Art Moderne et Contemporain Saint-Étienne Métropole
CS 10241, 42006 Saint-Étienne, France
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Lee Bae, artiste coréen vivant en France depuis 1990, considère son œuvre comme une suite de performances silencieuses dans laquelle sa démarche repose sur un rapport au temps.
« Lorsque je travaille avec un pinceau et avec mon corps, je travaille avec le temps. […] Le geste, c’est le temps. […] comme je fais un seul passage à chaque étape de la réalisation, c’est une manière de garder le temps, de suspendre un moment dans l’espace de la toile. »
Un tracé noir au pinceau est apposé sur un fond blanc. Ces formes sont travaillées par l’artiste à l’encre de Chine sur papier. Il en choisit une et la répète jusqu’à acquérir une forme d’automatisme de la main. Ensuite il la peint sur une toile enduite de blanc avec un médium acrylique à base de charbon de bois. Ces formes n’ont aucune signi cation et ne sont pas à rapprocher d’une quelconque calligraphie. Seul le pouvoir évocateur du matériau est important, la forme abstraite suffit, elle lui permet d’offrir une sensation. « Cette forme peut venir de la nature, des objets avec lesquels je vis, de la ville, du corps, de mes images mentales. » Une fois que la forme est juste, l’ important est qu’ elle puisse vivre dans cet espace blanc du tableau sur une surface ab- solument lisse qui rappellerait l’ aspect d’ une peau. Ces toiles sont pour lui des « zones d’énergies, de pureté, de spiritualité ». Le travail d’ aujourd’ hui s’ inscrit d’ ailleurs dans la continuité d’ un travail commencé en arrivant en France, quand il utilisait le charbon de bois comme du fusain. Ce matériau, qui lui rappelait des souvenirs d’enfance familiers, était peu coûteux et porte en lui une forte charge symbolique. Matériau né de la consommation d’une énergie, il sert aussi à la réactiver : « Il naît du feu et sert à le rallumer » explique Lee Bae.
Le rythme, la répétition des mouvements quasi ritualisés, l’implication de son corps sont autant de modalités qui permettent à l’ artiste d’ être au monde, d’inscrire sa présence au monde. C’est une façon pour Lee Bae de participer à la construction de ce monde, mais sans rupture, sans événement, de manière lente et silencieuse.
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